Depuis le 1er janvier 2024, la directive européenne CSRD transforme profondément les règles du jeu pour les entreprises en matière de durabilité. Ce nouveau cadre réglementaire ne se contente pas d’imposer un rapport supplémentaire : il exige un changement de posture. Ce qu’on attend aujourd’hui, ce n’est plus un discours, mais des preuves.
La CSRD impose à l’entreprise de démontrer l’impact de ses activités sur l’environnement, la société, et sa propre performance économique à travers une grille normée, auditable et publique.
Dans cet article, nous verrons :
Pour rappel, la directive s’applique progressivement selon la taille et le statut des entreprises. Elle concerne déjà les grandes structures depuis 2024, et s’étendra à plus de 50 000 entreprises européennes d’ici 2028.
Pour les dates et seuils précis, consultez notre article de février 2024.
Plus qu’un reporting : une exigence de cohérence
La CSRD introduit 12 normes européennes (ESRS) regroupant 82 obligations de publication sur les dimensions environnementales, sociales et de gouvernance. Elle impose également le principe de double matérialité : les entreprises doivent à la fois rendre compte de leur impact sur leur écosystème, et des risques que les enjeux ESG font peser sur elles.
Ce cadre pousse à revoir le fonctionnement global de l’entreprise. Gouvernance, stratégie, indicateurs, outils, implication des parties prenantes… rien ne peut plus être laissé de côté.
Un décalage entre intentions et perception
En 2024, les chiffres montrent que la structuration de la RSE progresse nettement :
des entreprises reconnaissent que leur stratégie RSE reste déconnectée de leur stratégie globale
des salariés estiment que la RSE reste encore trop souvent un exercice de communication
La structuration progresse, mais la cohérence et l’appropriation restent des points de vigilance majeurs.
Transformer l’obligation en levier stratégique
La CSRD est une contrainte pour certains, un catalyseur stratégique pour d’autres. Ce sont les entreprises qui sauront s’en emparer intelligemment qui tireront leur épingle du jeu.
Voici les 5 réflexes à adopter dès maintenant :
S’organiser concrètement : par où commencer ?
Voici une feuille de route simple et progressive pour initier ou structurer la démarche CSRD :
1. Nommer un pilote du projet
Désignez une personne référente (RSE, DAF, direction générale) capable de coordonner les différentes parties prenantes internes (comptabilité, RH, juridique, achats…).
2. Lister vos obligations
Vérifiez si vous êtes concernés dès 2025, 2026 ou 2028 selon vos seuils.
Votre Expert-comptable peut vous aider à valider votre calendrier.
3. Faire un état des lieux RSE
Recensez ce que vous avez déjà mis en place : raison d’être, bilan carbone, politique RH, achats responsables, etc.
4. Construire votre matrice de double matérialité
Animez un atelier avec les équipes internes et des parties prenantes clés pour identifier :
5. Choisir un outil de reporting ESG
Optez pour une solution adaptée à votre taille et vos moyens (Reporting 21, Greenly, Tennaxia, etc.), qui vous permettra de centraliser les données et de préparer l’audit.
6. Écrire un plan d’action RSE sur 2 ans
Commencez petit, priorisez les données disponibles, et structurez un plan simple, progressif et actionnable.
Comment votre Expert-Comptable peut vous aider à mettre en place la CSRD : du reporting à la stratégie
L’entrée en vigueur de la CSRD impose aux entreprises de nouvelles obligations de transparence extra-financière. Un cadre normatif exigeant (ESRS), aligné sur la double matérialité et l’harmonisation européenne du reporting de durabilité. L’Expert-Comptable apparaît comme un partenaire clé pour transformer cette contrainte réglementaire en levier stratégique.
1. Analyse de matérialité et cartographie des risques
2. Structuration du reporting extra-financier
3. Assurance et auditabilité
4. Intégration stratégique
En conclusion
La CSRD n’est pas qu’un outil de transparence. C’est un révélateur de maturité. Elle met en lumière ce qui est réellement intégré dans le fonctionnement de l’entreprise et ce qui ne l’est pas encore.
Les chiffres sont clairs : les structures se mettent en place, mais le sens, la cohérence et l’impact restent à renforcer.
Avec la CSRD, il ne suffit plus d’avoir une politique RSE. Il faut pouvoir la prouver, la piloter et la faire vivre.
Citation
“Ce qu’on ne mesure pas n’existe pas. Ce qu’on ne transforme pas meurt.” Emmanuel Faber, président de l’ISSB